Ennemis intimes de David Hill

Résumé : 

Stade et sa mère divorcée viennent de s'installer à Green Harbour. Au lycée, la première personne que Stade rencontre est Mallory Garner. Celle-ci vit avec ses parents dans une grande aisance matérielle. Elle est belle, intelligente, douée pour le piano :une jeune fille parfaite. Slade va apprendre à la découvrir et le vernis va s'écailler...

Sortie chez Flammarion le 3 novembre 2012.

Voici un livre que j'ai beaucoup aimé ! Assez court (un peu plus de 200 pages) on est tout de suite embarqué avec Slade, le héros.

Jeune garçon ayant déménagé et se retrouvant dans un nouveau lycée, il va rencontrer Malory, la fille parfaite sous tout rapport. Du moins en apparence. Car cette Miss-je-sais-tout n'est pas aussi forte qu'il n'y parait, et encore moins parfaite. Ensemble dans un club d'écriture, ils vont développer une relation particulière, faite de haine, de mépris et de compréhension mutuelle.

J'ai vraiment apprécié la complicité qui se noue entre eux de manière naturelle. Cette gosse de riche et ce fils de jardinier ont bien des choses en commun malgré leurs différences de statut. C'était doux, mignon et poignant.

Quant au sujet principal, je l'ai trouvé très bien abordé. Malory se fait subir des choses affreuses pour se punir de ne pas être conforme aux attentes de ses parents, et c'est parfois dur. Mais c'est très bien traité, d'autant plus qu'il n'est pas facile de parler d'automutilation et de pression parentale. Le fait que Slade cherche à l'aider mais qu'il ne sait pas toujours comment s'y prendre donne un aspect réaliste au récit.

Bref, pas de situations rocambolesques ici, mais une histoire ordinaire, avec des personnages ordinaires, mais bien analysés et décrits. Un peu court peut-être, car mon seul regret a été de ne pas en apprendre plus sur les personnages secondaires, notamment les parents. Mais un très bon moment de lecture, et un Young Adult qui change agréablement.

      / 5

Slade n’est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds, mais je l’ai trouvé agressif dès les premières lignes. Il porte des jugements sur Mallory avant même de lui avoir parlé et lorsqu’ils sont amenés à se parler, il va avoir une attitude odieuse qui m’a vraiment déçue. Il n’a pas spécialement de difficulté à se faire des amis, malgré son côté un peu rêveur. Rapidement, il va se rendre compte que le comportement de Mallory cache quelque chose et il va s’intéresser à cette jeune fille mystérieuse, qui semble ne pas être spécialement appréciée de ses camarades de classe. C’est grâce au Club des jeunes écrivains qu’ils vont se découvrir une passion commune pour l’écriture et Slade va rapidement comprendre la pression que subit Mallory pour avoir les meilleures chances de son côté.

Au premier abord j’ai été un peu surprise par le vocabulaire utilisé, qui n’est pas tout jeune et puis j’ai fini par m’habituer au style d’écriture. Durant les premiers chapitres je suis passée par plusieurs émotions, tout d’abord la surprise de découvrir que la narration est d’un point de vue masculin et ensuite agacée par notre héros qui est vraiment désagréable sans raison, pour finir admirative par son sens de l’amitié. Slade va rapidement comprendre que Mallory a des problèmes et il va lui apporter tout le soutient dont il est capable pour améliorer son quotidien. Voyant que cette histoire le dépasse, il va prendre la peine de se renseigner pour agir de la meilleure manière possible. J’ai noté une véritable amélioration dans son attitude et ce n’est pas pour me déplaire, car ses préjugés ont des limites.

Je n’avais jamais eux l’occasion de découvrir un roman qui traite d’auto-destruction et je dois dire que le sujet est traité avec une justesse impressionnante. On voit clairement que l’auteur maîtrise son sujet. Faire le choix d’être extérieur au problème est très intéressant, car on découvre en même temps que notre héros cette maladie, mais en même temps l’auteur reste délibérément en retrait. Un roman qui s’adresse à tout le monde, peut-être plus particulièrement aux adolescents qui souhaitent une lecture informative, avec une histoire mignonne pour alléger le sujet. Je pense que le fait d’être spectateur de cette souffrance, rend l’histoire moins profonde. Par contre, le titre est vraiment bien trouvé et l’auteur a répondu à ma question de son origine. Un roman qui fait réfléchir sur l’auto-mutilation et la pression parentale chez les adolescents. Il m’a manqué quelque chose, mais aucun regret, je l’ai dévoré.

Ma note :   /5