Tome 1 : Comment se débarasser d'un vampire amoureux ? de Beth Fantaskey

Résumé

Lorsque Jessica Packwood a appris qu'elle était une princesse vampire roumaine, elle a eu le choc de sa vie d'adolescente. Il s'avère que c'était la partie facile. Maintenant qu'elle est l'épouse du Prince Lucius Vladescu, elle doit réclamer son trône et convaincre une nation de vampires qu'elle est apte à être leur reine. Mais Jess n'est même pas capable de commander un repas décent au personnel roumain de son château, et encore moins de faire face à ses sournois sujets, des morts-vivants, qui adoreraient la voir échouer.

Et lorsque Lucius est accusé du meurtre d'un vampire très ancien *, et emprisonné, sans le sang dont il a besoin, Jessica se retrouve seule, luttant pour leur survie à tous les deux.

Prête à tout pour laver le nom de son mari et obtenir sa libération, Jess mobilise l'aide de sa meilleure amie Mindy Stankowicz ainsi que celle du mystérieux cousin italien de Lucius, Raniero Lovatu. Mais tous les deux dissimulent de sombres secrets. Jess parviendra-t'elle à découvrir en qui elle peut avoir confiance - et comment asseoir son autorité - avant de tout perdre, y compris le vampire qu'elle aime ?

Remplie de romance, de mystère et danger, la suite très attendue de Comment se débarrasser d'un vampire amoureux montre que, parfois, une princesse doit mériter son happy end "et ils vécurent heureux pour toujours" -, avec un pieux aiguisé dans les mains.

* En anglais, il est écrit Elder qui signifie âgé, ancien, je ne sais pas s'il s'agit du nom du vampire, ou d'une référence au premier tome et à la mort de l'oncle de Lucius. Comme je penche pour la deuxième solution j'ai traduit ça de cette manière malgré la majuscule.

Prologue

"Mère?" La neige tourbillonne autour d'elle, et elle se tient dos à moi, le corps enveloppé dans une cape rouge vif. Vermillon ... La couleur de Mihaela. La reine qui dirigeait jadis les Dragomirs ressemble à une tache de sang sur l'étendue blanche, et pourtant, elle est aussi solide et imposante que les roches déchiquetées des Carpates, qui surplombent la montagne solitaire roumaine où nous nous rencontrons toujours.
Je fais un pas vers elle, sans comprendre. Pourquoi ne se tourne t'elle pas pour me saluer? "Mère ?"
Et là, Mihaela Dragomir se retourne, le visage caché par son manteau. Dans ses mains, elle tient un objet, quelque chose qu'elle presse contre sa poitrine, à la manière d'une religieuse qui chérirait sa croix. Mais Mihaela n'est pas une soeur humble et pieuse et cette chose ... Ce n'est pas une relique sainte.
Le pieu ... Le pieu tâché de sang ...
Le pieu de LUCIUS, celui qu'il a utilisé pour détruire son oncle - et qu'il a une fois pratiquement utilisé pour ...
"Non! Jamais! "

Luttant et repoussant quelque chose qui semblait se presser contre ma poitrine, je parvins péniblement à m'asseoir, en ouvrant les yeux j'aperçu la lueur vacillante d'un feu contre la pierre, pendant une seconde je ne sus plus où je me trouvais.

Peu à peu, cependant, mon environnement prit du sens, j'étais dans la maison de Lucius - notre maison. Dans notre lit. Cette pression sur ma poitrine ... ce n'était pas ... c'était seulement les couvertures lourdes dont nous avions toujours besoin dans son - notre - énorme chambre glaciale, même si un feu brûlait dans la cheminée.

Prenant une profonde inspiration, je tendis le bras et posais ma main sur son épaule, me confortant à l'idée que tout allait bien. Aussi longtemps que Lucius serait avec moi, je serais bien.

Pourtant, les images du cauchemar me revinrent en tête.

Le pieu, que je n'avais pas revu depuis la nuit où Lucius avait pressé ses crocs contre ma gorge et m'avait re-créée en tant que vampire ...

Pourquoi avais-je rêvé de cela ? Et pourquoi ma mère de naissance - qui ne m'aurait jamais fait de mal - le tenait-elle ?

J'avais commencé à rêver de Mihaela en Pennsylvanie, et ces rêves étaient devenus de plus en plus fréquents depuis mon mariage avec Lucius et notre déménagement en Roumanie. C'était comme si ma mère, détruite peu de temps après ma naissance, tentait de me protéger alors que j'essayais de suivre ses traces et de devenir une souveraine, en m'aidant d'un journal qu'elle avait laissé pour moi, pour m'apporter de l'aide. Un cadeau de mariage à titre posthume pour me guider, alors que j'apprenais à devenir une princesse.

Mon cœur se mit à battre encore plus vite. Est-ce que j'apprenais ? J'essayais ...

Me tortillant pour retourner sous les couvertures, je me déplaçais vers Lucius dans le lit massif - où, comme il me l'avait avoué une fois, les Aînés Vladescu avaient probablement attendu de lui qu'il prenne ma vie, une manière commode de supprimer le pouvoir de sa fiancée Dragomir et de permettre aux Vladescus de prendre le contrôle, sans concession, sur nos deux familles. Je donnais un coup de pied dans les couvertures, nageant dedans en quelque sorte, tout à coup impatiente d'être collée contre lui.

Tout dans sa maison - NOTRE maison - semblait parfois tellement énorme. Y compris les fardeaux.

Lucius dormait sur le côté, me tournant le dos, et je m'appuyais contre lui, sentant la fraîcheur de son corps. Je partageais également cette fraîcheur, depuis qu'il m'avait mordue, scellant notre destin ainsi qu'un pacte vieux de plusieurs décennies, qui décrétait notre mariage en faveur de l'arrêt d'une guerre entre nos deux familles rivales. Me serrant encore davantage contre mon mari - comme cela sonnait toujours de manière étrange - j'écoutais sa respiration régulière, cela réussissait toujours à me calmer lorsque j'étais nerveuse. Lucius n'était pas effrayé. Il s'épanouissait en dirigeant le clan. C'est ce pourquoi il était né et avait été élevé.

Ou s'inquiétait-il parfois ?

"Lucius ?" Je me levais sur un coude et le secouais doucement, j'avais besoin de voir ses yeux noirs et d'entendre sa voix profonde et rassurante. "Lucius ?"

"Oui ... oui ?" a-t'il marmonné. Il roula sur le dos et me chercha sous les couvertures, qui étaient coûteuses et rigides et me faisaient regretter la douce flanelle usée des draps de mon lit en Pennsylvanie. Mais comment une princesse pouvait-elle demander de la flanelle ? "Oui, Jessica ...?"

Posant ma main sur sa poitrine, je la sentais monter et descendre si lentement que je pensais qu'il était probablement encore endormi. Pourtant, je ne pu m'empêcher de demander à voix basse, afin que les gardes devant la porte ne puissent pas entendre, "Qu'est-ce que cela signifie si un vampire rêve d'un pieu ?"

Lucius ne répondit pas, et je réalisais qu'il était définitivement endormi - sans doute épuisé par une autre journée à lutter pour unir nos familles obstinées - alors je me recouchais et me blottie contre lui. En réponse à la pression de mon corps, il se retourna et m'attira vers lui, je pouvais sentir toute la longueur de son puissant corps de guerrier contre le mien, comme un bouclier dans mon dos.

Au sommet de cette montagne roumaine, au coeur d'un château déroutant, que j'étais censée régir, mais dans lequel je me perdais encore au milieu des couloirs tortueux, la nuit était très calme. Même le feu qui crépitait semblait être plus silencieux. Après quelques minutes au cours desquelles je m'efforçais d'oublier le cauchemar, je commençais presque à dériver vers le sommeil, quand tout à coup Lucius murmura, chuchotant à peine, son souffle glacial contre mon cou, "Trahison".

Je me raidis dans ses bras. Était-il en train de répondre à ma question ou pris dans ses propres rêves ? Ses propres cauchemars ?

Même s'il s'agissait de cette dernière possibilité, ce n'était pas vraiment rassurant. Mon mari avait-il la déloyauté - la traîtrise - à l'esprit ? Et Lucius, comme tous les vampires, accordait beaucoup d'importance aux rêves ...

"Trahison". Je dis le mot à haute voix, en essayant de m'assurer que c'était bien celui que je l'avais entendu prononcer. "Trahison".

Au son de ma voix, qui était douce, mais suffisamment audible pour briser le profond silence du sommet de la montagne, Lucius sembla s'agiter, il serra davantage son bras puissant et marqué de cicatrices contre moi, me prenant donc au piège contre sa poitrine.

Je pris sa main et tira afin de me donner un peu d'espace pour respirer. Cependant, comme il ne lâchait pas, j'essayais de la déplacer à nouveau. Contre le bout de mes doigts, je pouvais sentir une autre cicatrice, profonde - un X sur sa paume qui le marquait comme mien, coupé dans sa chair à notre cérémonie de mariage - et son alliance sur sa main gauche. Sa main dominante. Celle qu'il avait utilisée pour manier le pieu quand il m'avait tenue d'une manière très différente, dans ce même château, seulement quelques mois auparavant.